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Licence 1 > Thermodynamique > Cours 1 : grandeurs thermodynamiques et équations d'état

T1 : Grandeurs thermodynamiques - équations d'états

Système thermodynamique

Région de l’espace qui contient un corps délimité par une frontière. On appelle l’extérieur tout ce qui n’appartient pas au système.

On ne peut pas utiliser la mécanique pour trouver les positions et les vitesses de chaque particule du corps à chaque instant, il y a beaucoup trop de paramètres à calculer. On utilise alors la thermodynamique, qui définit des grandeurs macroscopiques (pression, température, volume, masse, masse volumique, nombre de moles, etc) qui vont permettre de rendre compte de l’état du système. Ces grandeurs macroscopiques s’appellent variables d’état.

Différents types de système En thermodynamique, on parlera de système :

Variables externes et internes

Variables intensives et extensives

Equilibre thermodynamique

Un système thermodynamique isolé finit toujours pas atteindre un état stable dans lequel les variables d’état sont constantes, dit état d’équilibre. Cet état est unique.

Principe 0 de la thermodynamique

Si A est en équilibre avec B et que B est en équilibre avec C, alors A est en équilibre avec C.

Pression

\begin{equation}\boxed{p = \dfrac{F}{S}}\end{equation} p s’exprime en Pascal (Pa), unité SI. Elle peut aussi s’exprimer en bar ($1\,\mathrm{bar} = 1 \times 10^{5}\,\mathrm{Pa}$). Elle peut aussi s’exprimer en millimètre de mercure (760 mm d’Hg $=1{,}013 \times 10^{5}\,\mathrm{Pa}$ $\Longleftrightarrow 1\,\mathrm{mm\,d'Hg} = 133{,}33\,\mathrm{Pa}$).

Masse volumique

Pour un corps homogène \begin{equation}\boxed{\rho = \dfrac{m}{V}}\end{equation} Elle s’exprime en $\mathrm{kg.m^{-3}}$.

Valeurs de référence : $\rho_\mathrm{eau} = 1000\,\mathrm{kg.m^{-3}}$ ; $\rho_\mathrm{air} = 1{,}2\,\mathrm{kg.m^{-3}}$ à 20°C.

Densité particulaire

C’est le nombre de particules par unité de volume : \begin{equation}\boxed{n^*=\dfrac{\rho}{m_0}}\end{equation} avec $m_0$ la masse d’une particule en kilogramme (kg). La densité particulaire s'exprime donc en $\mathrm{m^{-3}}$.

Ordres de grandeurs intéressants :

Quantité de matière

On note $n$ celle-ci, elle s’exprime en moles (mol). Elle vaut : \begin{equation}\boxed{n = \dfrac{N}{\mathcal{N_A}}}\end{equation} Où $\mathcal{N_A}$ est le nombre d’Avogadro, c’est à dire le nombre d’entités (atomes, molécules, ions, etc) par mole. Pour une mole, il y a $\mathcal{N_A} = 6{,}023\times 10^{23}$ entités.

Température en degré (Celsius, ou Fahrenheit)

L’échelle de température Celsius, appelé degré Celsius, a été définie en fixant la température de deux points fixes, le 0°C et le 100°C. Entre ces deux points, on a découpé l’échelle en 100 subdivisions d’où la notion de degré.

Fahrenheit définit son échelle en fixant également la valeur de la température du mélange eau + glace (0°C) qu’il fixe à 32°F. En effet, il ne voulait pas de température négative, et il souhaitait un nombre ayant beaucoup de multiples. Pour le point le plus haut (ébullition de l’eau), il choisit 212°F, qui correspond à 32+180! il divise alors son échelle en 180°F.

Equations d’état

Soit un système thermodynamique, décrit par ses variables d’état $p$, $T$, $V$, $n$. Plusieurs lois ont été établies au cours de l’histoire :

Loi de Boyle-Mariotte (1662)

Le produit $p\,V$ est indépendant de $p$ à $T$ fixée.

Loi de Charles (1787)

A pression constante et pour des faibles pressions : \begin{equation}\boxed{V = V_0(1+\alpha\,t)} \end{equation} $\text{avec} \quad \alpha = \dfrac{1}{273{,}15}$ et $V_0$ est volume de référence, et la température $t$ exprimée en °C.

loi-de-charles
Evolution de du volume en fonction de la température en degrés Celsius pour deux pressions différentes

Si on prolonge le graphe précédent, on se rend compte que le volume devient nul pour une certaine température. On obtient : \begin{equation}V = V_0(1+\alpha\,t)=0 \Longrightarrow (1+\alpha\,t)=0 \Longrightarrow t = -\dfrac{1}{\alpha} = -273{,}15\,\mathrm{^\circ C}\end{equation} On pressent que cette température va jouer un rôle par la suite.

On peut noter également que si la courbe $V=f(t)$ est tracée sous une autre pression par exemple plus grande, donc avec un volume de référence plus petit, la courbe tend toujours vers la même température à volume lorsque le volume est nul.

En décalant notre échelle de température, on définit en réalité une nouvelle température dite absolue en Kelvin : \begin{equation}\boxed{T = t + 273{,}15\,\mathrm{^\circ C}}\end{equation} Alors en remplaçant $t$ par $T$ dans la loi de Charles, la relation entre volume et température absolue s’écrit \begin{equation}\boxed{V = \mathrm{cste(p)}\,T}\end{equation} Le volume est proportionnel à la température absolue (la constante de proportionnalité dépend de la pression).

La loi de Gay-Lussac (1802)

Elle est identique à la loi de Charles, mais s’écrit en terme de pression. Soit, à volume constant : \begin{equation}p = p_0\,(1 + \alpha\,t)\end{equation} avec $p_0$ une pression de référence, la température $t$ exprimée en °C, et $\alpha$ le même coefficient que celui de la loi de Charles.

loi-de-Gay-Lussac
Evolution de du volume en fonction de la température en degrés Celsius pour deux volumes différents

Cette loi peut également être écrite en fonction de la température absolue, on obtient donc également une relation de proportionnalité : \begin{equation}\boxed{p = \mathrm{cste(V)}\,T}\end{equation} La constante dépend du volume.

Combinaison des lois de Charles et Gay-Lussac

Finalement, si on combine les lois de Charles et de Gay-Lussac, on peut écrire que le produit $p\,V$ : \begin{equation}\begin{cases} p\,V = p\,\mathrm{cste}(p)\,T \\ p\,V = V\,\mathrm{cste}(V)\,T \end{cases} \Longrightarrow p\,V = \mathrm{cste}\times T\end{equation} On retrouve la loi de Boyle-Mariotte, le produit $p\,V$ est proportionnelle à la température, ici la température absolue.

Loi d’Avogadro-Ampère (1811-1814)

Elle a été énoncée indépendamment par les deux scientifiques, en 1811 pour le premier et 1814 pour le deuxième.

Son énoncé est le suivant : à pression et température données, le volume d’un gaz est proportionnelle à sa quantité de matière. On peut également dire que le volume molaire d’un gaz est constant : \begin{equation}\boxed{\dfrac{V_1}{n_1} = \dfrac{V_2}{n_2}}\end{equation} avec $V_1$,$V_2$ le volume du gaz n°1{,}2 ayant la quantité de matière $n_1$,$n_2$.

On peut enfin l’écrire en terme de produit $p\,V$ : la loi signifie que $p\,V$ est proportionnel à $n$.

Retour sur la valeur de 273,15 : température absolue en Kelvin

Expérimentalement, on remarque quelques écarts à la loi de Boyle-Mariotte, en effet si on trace la courbe $p\,V = f(p)$ à des températures données, on ne trouve pas des droites horizontales mais légèrement décroissantes :

Courbes $p\,V = f(p)$ pour deux températures différentes
Evolution du produit $p\,V$ en fonction de la pression $p$ à t° fixée : diagramme d’Amagat

Alors si on regarde l’ordonnée à l’origine des courbes, c’est à dire à pression évanouissante, on observe que la différence de ces ordonnées est indépendante du gaz et que leur rapport est constant : \begin{equation}\dfrac{\mathrm{OA'}}{OA} = \mathrm{cste} \quad \text{et en particulier} \quad \dfrac{\mathrm{OA_{100^\circ}}}{\mathrm{OA_{0^\circ}}} = 1{,}3661\end{equation}

On définit alors la température absolue en Kelvin à l’aide de ce rapport : \begin{equation}\dfrac{T'}{T} = \dfrac{\mathrm{OA_{100^\circ}}}{\mathrm{OA_{0^\circ}}} = 1{,}3661\end{equation}

On a également souhaité conserver l’écart de 100 entre la température de fusion de la glace et la température d’ébullition de l’eau. Nous avons donc deux conditions pour construire la température en Kelvin : \begin{equation}\begin{cases} \dfrac{T_{100}}{T_0} = 1{,}3661 \\ T_{100} = T_0 + 100 \end{cases} \Longrightarrow \quad T_0 = 273{,}15\,\mathrm{K} \quad \text{et} \quad T_{100} = 373{,}15\,\mathrm{K}\end{equation}

Modèle du gaz parfait

Mélange de gaz parfaits

Soit un gaz composé de plusieurs molécules différentes, on note $n_i$ le nombre de moles de gaz de l’espèce $i$, alors :

La température : température du gaz parfait

La loi des gaz parfaits permet de définir la notion de température sans ambiguïté : \begin{equation}T = \dfrac{p\,V}{n\,R}\end{equation} Ainsi on définit la température d’un corps comme étant la température du gaz parfait en équilibre thermodynamique avec ce corps.

Initialement, le Kelvin était défini comme la fraction $\dfrac{1}{273{,}16}$ de la température thermodynamique du point triple de l’eau (ce point triple est le point pour lequel les trois phases de l’eau, solide, liquide et gaz, coexistent). Le $0\,\mathrm{K}$, égale à $-273{,}15^\circ\,C$, correspond au zéro absolu. le point triple de l’eau correspond à $0{,}01^\circ\,C$.

Ecart au gaz parfait : modèle de Van der Waals

Si on regarde l’évolution du produit $p\,V$ en fonction de $p$ (diagramme d’Amagat) d’un gaz, aux pressions non évanouissantes (c-à-d aux pressions plus grandes), le tracé d’une isotherme ne donne plus une droite.

Van der Waals propose en 1873, d’ajouter deux termes correctifs à l’équation d’état des gaz parfaits pour prendre en compte le volume non négligeable des molécules et l’interaction entre celles-ci.

\begin{equation}\boxed{\left(p + \dfrac{n^2\,a}{V^2}\right)(V - n\,b) = n\,R\,T}\end{equation}

avec :

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